17 mai 2013.
Des glaciers à la pampa en passant par l’humidité écrasante des chutes d’Iguazú, me voilà rendue dans l’extrême nord du pays argentin, à plus de 155 kilomètres de la frontière bolivienne vers laquelle je me dirige doucement.
Ayant fait un saut à San Salvador de Jujuy sans arriver à l’apprécier, j’ai voulu changer d’air sans trop savoir où aller. C’est plutôt l’horaire des bus qui a scellé mon sort : Humahuaca, une ancienne cité d’époque coloniale de moins de 15 000 habitants située dans la quebrada (vallée) du même nom.

La Quebrada de Humahuaca
En sortant du bus après un voyage cahoteux, je me sens vite découragée : le village est désert, tout est beige de sable terreux et je sens la déprime me gagner, sans parler du froid et de mon mal de tête constant à cette altitude. Ayant fait la connaissance d’une Suissesse à Jujuy, je l’invite à partager avec moi l’hébergement et la visite des lieux.
Quand on dépose nos sacs à l’Hostel El Sol situé à quelques minutes à pied de la gare routière, l’envie de faire une sieste me gagne, mon mal d’altitude remportant presque la bataille, mais je résiste et m’informe des incontournables auprès du propriétaire. Comme la randonnée est le principal attrait de la région et que j’arrive à peine à marcher vite sans mourir essoufflée à presque 3000 mètres d’altitude, je suis un peu déçue par mon choix de village.

Une des chambres

Notre chambre

Notre salle de bains
Le propriétaire a dû remarquer mes yeux mi-fermés de douleur, car il m’offre une tisane de feuilles de coca en m’assurant que cela m’aidera, ce que je peux attester une vingtaine de minutes plus tard alors que la pression dans mon crâne s’atténue. En plus, cette mixture est délicieuse et elle ne sera pas la dernière de mon périple en Amérique du Sud.
Ma nouvelle copine et moi faisons chemin vers la cathédrale, mais les petites boutiques d’art local réduisent considérablement notre vitesse de croisière. Dans le nord, c’est comme ça, on prend le temps d’apprécier, de jaser, on ne s’épuise pas… Avec le peu d’oxygène qu’on y trouve, ce serait assez difficile de faire autrement de toute façon!
Un premier tour de Humahuaca développe notre appétit. Suivant la recommandation de l’aubergiste, nous entrons au Pacha Manka et tentons notre chance même si l’endroit est vide à cette heure. Ça semble délicieux et le menu nous charme tellement, gourmandement décrit par l’hôtesse qui nous prend sous son aile devant nos regards inquisiteurs, que nous finissons par passer trois heures à table à savourer une bière locale, des empanadas de quinoa, du lama au vin (ma première fois!), des humitas et une version argentine du fromage kwi-kwi!

Empanadas de quinoa

Fromage et quinoa

Humitas

Lama au vin

Au menu au Pacha Manka

Le décor du restaurant
C’est simple, à la sortie du restaurant, nous roulons jusqu’à l’hostel, le sourire fendu jusqu’aux oreilles. La facture de 60 pesos argentins par personne (autour de 10 $) pour un repas gigantesque est d’autant plus appréciée après les prix salés de la capitale argentine. En discutant avec l’hôtesse, nous lui avons posé de nombreuses questions sur les décorations locales, notamment sur ces petits pompons colorés qui ornent à peu près toutes les surfaces et qu’elle a appelés tullmas. Typiques décorations festives, ces petites boules ne coûtent que quelques cents et font un excellent souvenir léger à rapporter.

Les fameux tullmas
Nous ne pouvons donc pas nous empêcher d’en acheter alors que nous retournons au centre du village. Nous visitons la cathédrale et arpentons les rues pavées anciennes. Nous avons même rencontré un lama!
Nous avons tellement aimé l’expérience au Pacha Manka que nous y retournons dans la soirée pour déguster de nouveau le fromage de chèvre et les empanadas de quinoa.
En prévision de mon passage en Bolivie et des grands froids qui m’attendent dans le désert de sel, j’achète dans une coopérative de femmes des bas, une tuque et des mitaines de laine, qui feront eux aussi d’excellents souvenirs pas trop dispendieux.
La nuit sera froide, mais le chauffage d’appoint suffisant. Au matin, dans le nord de l’Argentine, on grelotte pour se mettre sous l’eau chaude, quand il y en a. Les journées chaudes et les nuits fraîches deviennent une habitude, plus rien ne surprend dans ces écarts de température… Je mets à rude épreuve la technique de la pelure d’oignon pour m’habiller!
Aujourd’hui, je pars pour la Bolivie, si le Dieu des horaires de bus le veut bien…
Vous visiterez cette région?
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